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DPE : Les 10 erreurs qui font chuter votre note énergétique

DPE : Les 10 erreurs qui font chuter votre note énergétique

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un élément incontournable de toute transaction immobilière. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience, cette étiquette énergétique ne se contente plus d’informer : elle conditionne désormais la mise en location de votre bien et influence directement sa valeur sur le marché. Une erreur dans votre DPE peut vous faire basculer d’une classe C confortable à une classe D pénalisante, voire transformer votre bien en « passoire thermique ». Découvrez les 10 erreurs les plus fréquentes qui peuvent faire chuter votre note énergétique et comment les éviter pour protéger la valeur de votre patrimoine immobilier.

À propos du DPE : rappel utile

Qu’est-ce que le DPE ?

Le Diagnostic de Performance Énergétique évalue la consommation énergétique d’un logement et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Il attribue une note allant de A (très performant) à G (très énergivore) et doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié. Le DPE prend en compte l’isolation, le système de chauffage, la production d’eau chaude, la ventilation et l’éclairage du logement.

Les obligations légales et les enjeux actuels

Depuis le 1er juillet 2021, le DPE est devenu opposable juridiquement, ce qui signifie que les propriétaires peuvent être tenus responsables en cas d’informations erronées. Les enjeux sont considérables : depuis janvier 2023, les logements classés G avec une consommation supérieure à 450 kWh/m²/an ne peuvent plus être loués. En 2025, tous les logements G seront interdits à la location, suivis des logements F en 2028 et E en 2034.

Top 10 des erreurs qui font chuter la note énergétique

Erreur n°1 : Mauvaise estimation des surfaces ou volumes

Comment se produit cette erreur : Le diagnostiqueur mesure mal les surfaces habitables ou oublie de prendre en compte certains volumes. Une surface sous-estimée peut paradoxalement pénaliser votre note énergétique, car la consommation rapportée au m² sera plus élevée.

Effet sur la note : Une différence de 10 m² peut faire varier la classe énergétique, surtout pour les biens à la limite entre deux classes.

Comment la corriger : Comparez les surfaces mentionnées dans le DPE avec celles de votre acte de propriété ou de votre diagnostic Loi Carrez. Vérifiez que toutes les pièces chauffées ont été comptabilisées.

Comment la corriger : Demandez une rectification au diagnostiqueur avec les justificatifs de surface appropriés. Si nécessaire, faites réaliser un nouveau mesurage par un autre professionnel.

Erreur n°2 : Mauvaise qualification du système de chauffage

Comment se produit cette erreur : Le diagnostiqueur identifie incorrectement le type de chauffage (pompe à chaleur confondue avec un chauffage électrique classique, chaudière à condensation non reconnue) ou oublie de mentionner des équipements performants récemment installés. Cette erreur est particulièrement problématique pour les installations électriques récentes. Pour plus d’informations sur les diagnostics liés aux équipements, consultez notre guide sur le diagnostic électricité.

Effet sur la note : Une pompe à chaleur performante mal renseignée comme un simple chauffage électrique peut faire perdre une à deux classes énergétiques.

Comment la détecter : Vérifiez que le type exact de votre système de chauffage apparaît dans le rapport DPE. Consultez les factures d’installation ou les fiches techniques de vos équipements.

Comment la corriger : Fournissez au diagnostiqueur les documents techniques de vos équipements, notamment les attestations de conformité et les certificats de performance.

Erreur n°3 : Isolation ou parois mal renseignées

Comment se produit cette erreur : L’épaisseur ou le type d’isolation des murs, toitures et planchers est mal évalué, souvent par défaut de documentation. Le diagnostiqueur peut aussi ne pas identifier des travaux d’isolation récents.

Effet sur la note : L’isolation représente jusqu’à 30 % du calcul du DPE. Une isolation non reconnue peut faire chuter la note de une à deux classes.

Comment la détecter : Si vous avez réalisé des travaux d’isolation, vérifiez qu’ils apparaissent dans le rapport. Comparez l’année de construction mentionnée avec les matériaux d’isolation par défaut utilisés dans le calcul.

Comment la corriger : Présentez les factures de vos travaux d’isolation, les certificats de conformité et les attestations des artisans RGE qui sont intervenus. Pour en savoir plus sur l’amélioration de votre performance énergétique, consultez notre guide sur la rénovation énergétique.

Erreur n°4 : Omission ou surestimation des fenêtres et vitrages

Comment se produit cette erreur : Le diagnostiqueur ne compte pas correctement le nombre de fenêtres, leur surface ou leur type de vitrage (simple, double, triple). Les ponts thermiques peuvent être mal évalués.

Effet sur la note : Les fenêtres représentent 10 à 15 % des déperditions thermiques. Des doubles vitrages récents non pris en compte peuvent coûter plusieurs points.

Comment la détecter : Comptez vous-même vos fenêtres et vérifiez le type de vitrage mentionné. Si vous avez changé vos menuiseries récemment, assurez-vous que cela apparaît dans le rapport.

Comment la corriger : Apportez les factures de remplacement de vos fenêtres et les attestations CE des menuiseries installées.

Erreur n°5 : Mauvaise ventilation ou absence de prise en compte des infiltrations d’air

Comment se produit cette erreur : Le système de ventilation (VMC simple flux, double flux, VMR) est mal identifié ou ses performances sont sous-estimées. Les infiltrations d’air peuvent être surévaluées en l’absence de test d’étanchéité.

Effet sur la note : Une VMC double flux performante non reconnue peut représenter une perte de 5 à 10 kWh/m²/an, suffisante pour changer de classe énergétique.

Comment la détecter : Vérifiez le type de ventilation mentionné dans le DPE. Si vous avez un système performant, assurez-vous qu’il est correctement identifié.

Comment la corriger : Fournissez la documentation technique de votre système de ventilation et, si disponible, les résultats d’un test d’infiltrométrie.

Erreur n°6 : Frais annexes ou auxiliaires mal calculés

Comment se produit cette erreur : Les consommations des équipements auxiliaires (pompes de circulation, ventilateurs, systèmes de régulation) sont surestimées ou calculées avec des coefficients par défaut trop pénalisants.

Effet sur la note : Ces auxiliaires peuvent représenter 5 à 15 kWh/m²/an. Une mauvaise estimation peut faire la différence entre deux classes énergétiques.

Comment la détecter : Difficile à détecter sans expertise technique. Vérifiez toutefois la cohérence entre vos factures d’électricité et la consommation estimée.

Comment la corriger : Demandez à un bureau d’études thermiques de vérifier les calculs ou faites réaliser une contre-expertise par un autre diagnostiqueur.

Erreur n°7 : Surclassement volontaire ou biais de saisie

Comment se produit cette erreur : Dans certains cas, le diagnostiqueur peut volontairement ou involontairement orienter les données pour obtenir une meilleure note, notamment en surestimant les performances des équipements ou en sous-estimant les déperditions. Cette pratique est détaillée dans notre article sur les DPE frauduleux.

Effet sur la note : Cette pratique frauduleuse peut améliorer artificiellement la note de une à deux classes, mais expose le propriétaire à des sanctions juridiques.

Comment la détecter : Comparez votre DPE avec vos factures énergétiques réelles. Un écart de plus de 20 % doit vous alerter. Vérifiez la présence du QR code et la certification du diagnostiqueur.

Comment la corriger : Si vous suspectez une fraude, signalez-le à l’organisme de certification du diagnostiqueur et au ministère de la Transition écologique. Demandez un nouveau DPE à un diagnostiqueur différent.

Erreur n°8 : Logiciel ou méthode DPE mal appliquée

Comment se produit cette erreur : Le diagnostiqueur utilise une version obsolète du logiciel, applique la mauvaise méthode de calcul (3CL pour les logements de plus de 6 ans, ou conventionnelle pour les logements récents) ou commet des erreurs de saisie.

Effet sur la note : Les bugs logiciels ou les erreurs de méthode peuvent induire des variations importantes, parfois de plusieurs classes énergétiques.

Comment la détecter : Vérifiez la date du rapport et la version du logiciel utilisée. Depuis juillet 2021, seule la nouvelle méthode DPE doit être appliquée.

Comment la corriger : Demandez au diagnostiqueur de refaire le calcul avec la bonne version du logiciel ou la méthode appropriée.

Erreur n°9 : Incohérences ou données contradictoires

Comment se produit cette erreur : Le rapport contient des informations contradictoires : par exemple, une maison construite en 1970 avec une isolation aux normes RT2012, ou des consommations estimées très éloignées des factures réelles.

Effet sur la note : Ces incohérences signalent souvent d’autres erreurs de saisie qui peuvent avoir un impact significatif sur la note finale.

Comment la détecter : Lisez attentivement tout le rapport et confrontez-le avec vos factures d’énergie des deux dernières années. Calculez vous-même la consommation moyenne au m².

Comment la corriger : Signalez toutes les incohérences au diagnostiqueur et demandez une révision complète du rapport avec vos justificatifs.

Erreur n°10 : Ignorer le halo d’incertitude

Comment se produit cette erreur : Le DPE comporte une marge d’incertitude (le « halo ») qui peut placer un logement à la limite entre deux classes. Certains diagnostiqueurs ne prennent pas en compte cette marge de manière favorable.

Effet sur la note : Un bien situé dans le halo entre deux classes peut légitimement être classé dans la catégorie supérieure. Ne pas exploiter cette marge peut vous pénaliser inutilement.

Comment la détecter : Regardez si votre consommation est très proche du seuil entre deux classes (exemple : 330 kWh/m²/an pour la limite D/E).

Comment la corriger : Discutez avec le diagnostiqueur de cette marge d’incertitude et demandez, si justifié, un nouveau calcul tenant compte de données plus précises.

Signes d’alerte : comment repérer un DPE douteux

Un DPE peut comporter des erreurs sans que vous le remarquiez immédiatement. Voici les principaux signaux qui doivent vous alerter :

Écarts importants entre consommation réelle et DPE : Si vos factures énergétiques annuelles montrent une consommation de 150 €/m² mais que le DPE estime 250 €/m², quelque chose ne va pas. Un écart supérieur à 20 % mérite investigation.

DPE à la limite exacte des seuils : Si votre bien est classé exactement à 330 kWh/m²/an (seuil D/E) ou 420 kWh/m²/an (seuil E/F), soyez vigilant. Cette proximité des limites peut indiquer un manque de précision dans les mesures.

Différences entre diagnostiqueurs : Si vous avez fait réaliser plusieurs DPE et que les résultats diffèrent de plus d’une classe énergétique, l’un d’eux comporte probablement des erreurs. Cette situation soulève des questions sur la fiabilité et la qualité des diagnostics.

Données contradictoires : Un rapport mentionnant une construction récente avec des équipements vétustes, ou inversement, doit vous mettre la puce à l’oreille.

Absence de QR code ou diagnostiqueur non certifié : Depuis 2021, tous les DPE doivent comporter un QR code permettant de vérifier leur authenticité sur le site du ministère. L’absence de ce code ou un diagnostiqueur sans certification valide invalide le diagnostic. Consultez notre guide sur les nouvelles règles DPE pour en savoir plus.

Que faire si vous suspectez une erreur ou une fraude ?

Demander une contre-expertise

Votre première démarche doit être de contacter un second diagnostiqueur certifié pour obtenir une contre-expertise. Préparez tous les documents techniques de votre logement : factures de travaux, attestations de conformité, plans, etc. Le coût d’une contre-expertise varie généralement entre 150 et 400 € selon la taille du bien. Pour connaître les tarifs détaillés, consultez notre guide des prix des diagnostics immobiliers 2025.

Recours auprès des parties responsables

Si l’erreur est confirmée, contactez le diagnostiqueur initial par lettre recommandée avec accusé de réception. Il dispose d’une assurance responsabilité civile professionnelle qui peut couvrir les préjudices. En cas de désaccord, vous pouvez saisir l’organisme de certification du diagnostiqueur.

Sanctions et responsabilités

Depuis que le DPE est opposable, les erreurs peuvent avoir des conséquences juridiques. Un acheteur ou un locataire peut se retourner contre vous si le DPE s’avère erroné. Le diagnostiqueur peut être sanctionné par son organisme de certification, voire perdre sa certification. En cas de fraude avérée, des sanctions pénales sont possibles. Pour comprendre toutes les implications, lisez notre article sur les sanctions pour absence ou erreurs de diagnostic immobilier.

Recommandations pour un DPE fiable

Checklist avant validation de votre DPE

Avant d’accepter votre DPE, vérifiez ces points essentiels :

  • Les surfaces et volumes correspondent à votre acte de propriété
  • Le type de chauffage et sa performance sont correctement identifiés
  • L’année de construction est exacte
  • Les travaux d’isolation récents apparaissent dans le rapport
  • Le type de vitrage des fenêtres est correct
  • Le système de ventilation est bien renseigné
  • La consommation estimée est cohérente avec vos factures
  • Le rapport comporte un QR code
  • Le diagnostiqueur est bien certifié (vérifiable sur diagnostiqueurs.din.developpement-durable.gouv.fr)
  • Aucune incohérence flagrante dans les données

Pour les propriétaires bailleurs, assurez-vous également que votre DPE respecte les obligations de location en vigueur.

Conseils pour fournir les bonnes données

Préparez un dossier complet avant la visite du diagnostiqueur :

  • Factures de tous les travaux de rénovation énergétique
  • Attestations de conformité des équipements (chauffage, VMC, isolation)
  • Plans du logement avec les surfaces
  • Factures énergétiques des deux dernières années
  • Certificats de performance des menuiseries

Pour les biens classés F ou G, pensez également à l’audit énergétique obligatoire qui devra accompagner votre DPE lors de la vente.

Solutions de transparence

Le QR code présent sur chaque DPE permet de vérifier son authenticité et de le comparer avec la base nationale. N’hésitez pas à scanner ce code pour vous assurer que le rapport a bien été déposé officiellement.

Perspectives et évolutions réglementaires

La réglementation du DPE continue d’évoluer. En 2025, de nouveaux arrêtés devraient préciser certains points de calcul et renforcer les contrôles qualité. L’obligation de QR code se généralise, et les logiciels de calcul font l’objet de mises à jour régulières pour améliorer leur précision. Découvrez tous les changements à venir dans notre article sur la réforme du DPE 2026.

L’impact sur le marché immobilier est déjà visible : les biens classés F et G subissent une décote pouvant atteindre 10 à 15 % selon les zones géographiques. Les propriétaires sont de plus en plus incités à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour améliorer leur classement et préserver la valeur de leur patrimoine. Pour en savoir plus sur les obligations selon votre type de bien, consultez nos guides sur le DPE pour maison et le DPE pour appartement.

Conclusion

Le DPE est devenu bien plus qu’un simple document informatif : c’est un élément déterminant de la valeur de votre bien immobilier et de votre capacité à le louer. Les 10 erreurs que nous avons passées en revue peuvent toutes être évitées ou corrigées, à condition d’être vigilant et de bien préparer le diagnostic. N’hésitez pas à questionner votre diagnostiqueur, à fournir tous les justificatifs de vos travaux et à vérifier attentivement le rapport avant de le valider.

Vous suspectez une erreur dans votre DPE ? Contactez dès maintenant EDL Diagnostic pour une contre-expertise professionnelle ou pour obtenir un diagnostic fiable et précis de votre bien immobilier. Notre équipe de diagnostiqueurs certifiés vous accompagne dans toutes vos démarches, que ce soit pour une vente ou une location.

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FAQ : Vos questions sur les erreurs de DPE

Mon DPE est très éloigné de mes factures : est-ce normal ?

Un écart de 10 à 15 % entre le DPE et vos factures réelles peut être normal, car le DPE se base sur une utilisation standardisée du logement. Cependant, si l’écart dépasse 20 %, cela indique probablement une erreur dans les données saisies (isolation, équipements, surfaces). Il est recommandé de demander une vérification du rapport avec vos justificatifs de consommation. Pour mieux comprendre les écarts possibles, consultez notre article sur comment lire et interpréter votre DPE.

Puis-je contester un DPE après l’achat ?

Oui, depuis que le DPE est opposable (depuis juillet 2021), vous pouvez contester un DPE erroné même après l’achat. Vous devez obtenir une contre-expertise prouvant l’erreur, puis engager une action judiciaire contre le vendeur ou le diagnostiqueur. Les recours doivent être exercés dans un délai raisonnable après la découverte de l’erreur.

Quel est le coût d’une contre-expertise DPE ?

Le coût d’une contre-expertise DPE varie selon la taille et la complexité de votre bien. Comptez généralement entre 150 € et 400 € pour un appartement ou une maison individuelle. Ce coût peut être récupéré auprès du diagnostiqueur initial si l’erreur est avérée et imputable à sa négligence. Pour connaître tous les tarifs des diagnostics, consultez notre guide complet des prix 2025.

Qu’est-ce que le halo d’incertitude d’un DPE ?

Le halo d’incertitude est une marge d’erreur inhérente au calcul du DPE, généralement de ±10 à 15 kWh/m²/an. Cette marge reflète l’imprécision des méthodes de calcul et des données collectées. Si votre consommation calculée se situe dans cette zone proche d’un seuil entre deux classes, votre bien peut légitimement être classé dans la catégorie supérieure.

Un diagnostiqueur non certifié peut-il émettre un DPE valide ?

Non, absolument pas. Seul un diagnostiqueur certifié par un organisme accrédité peut réaliser un DPE valide. Un DPE réalisé par une personne non certifiée est juridiquement nul et peut entraîner l’annulation de la transaction immobilière. Vérifiez toujours la certification du diagnostiqueur sur le site officiel du ministère avant de faire réaliser votre diagnostic.

Que risque un diagnostiqueur en cas d’erreur volontaire ?

En cas d’erreur volontaire ou de fraude, le diagnostiqueur encourt plusieurs sanctions : retrait de sa certification, amendes pouvant aller jusqu’à 300 000 € pour les personnes morales, et des sanctions pénales pour faux et usage de faux. Sa responsabilité civile professionnelle peut également être engagée pour indemniser les préjudices causés aux parties.